3 - Histoire de condensateurs
Une histoire de condensateurs cuisants !
Récemment j’a trouvé une vidéo sur YouTube : je l’ai aussitôt regardée.
Construction d’un déchargeur de condensateur : https://www.youtube.com/watch?v=EqA9wn53cj4
En visionnant cette vidéo j’ai été interpellé par une phrase du personnage sur la puissance emmagasinée dans les condensateurs et du danger que cela représentait.
Cela m’a remis en mémoire une histoire qui m’était arrivée en 1969-70. J’étais à la tête de l’atelier TECPHOT de réparation photo-cinéma à Paris 4e.
J’y réparais aussi des flashs électronique amateur et professionnel ; Braun, Zeiss, Metz, etc. que je sous traitais en très grande quantité pour des revendeurs et grossistes.
Un jour je reçu un coup de téléphone du fabricant de flash de studio ELINCA, une société Suisse qui me demanda si j’étais en mesure de dépanner un flash de studio pour un de leur client photographe professionnel à Paris.
Je leur répondis par l’affirmative et nous convînmes d’une méthode afin de permettre cette remise en état.
Le fabricant m’envoya le schéma complet, la procédure de réglage et une résistance pour décharger les condensateurs haute tension.
Après réception de ces éléments je pris rendez vous avec le photographe qui vint me déposer son matériel, je fus très surpris par le volume et le poids de cet engin, je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir ce type de gros matériel.
Le bloc du générateur ressemblait exactement à ce modèle :
Il était simplement le double de celui-ci en hauteur, environ 70 à 80 cm de haut et 40 X 40 cm de côté, heureusement monté sur roulettes car le poids devait être au moins de 40 kilos.
Avec ses 4 torches et ses parapluies montés sur trépied, cela prenait une place folle.
J’installais tout ce matériel dans le studio photo que nous louons au amateurs et professionnels. Je consultais d’abord le schéma puis je me lançais à la conquête de cette grosse bête.
C’était une belle usine à gaz, vraiment du très beau matériel, il y avait un énorme transformateur d’alimentation et surtout de très gros condensateurs haute tension d’environ 12 à 15 cm de diamètre et 20 cm de haut au moins.
De mémoire c’était des 40 Microfarads avec une tension de service de 2700 volts, ce qui donnait une puissance de 1200 watts secondes ou joules et un Nombre Guide de 128, cela permettait d’éclairer parfaitement un sujet situé à 45 mètres à F : 2 ;8 @100iso sur une diagonale de 48 mètres.
Voila le type de torche utilisée :
Donc, après une ultime réflexion je mis en place dans une des fiches femelle châssis prévue pour les torches, la résistance de sécurité conçue pour décharger les condensateurs, en fait une très gros modèle, une bobinée vitrifiée installée dans un boitier en matériau isolant.
Je pris mon multimètre pour relever les tensions sur l’ensemble du câblage de l’électronique, afin de valider mes idées du défaut possible, un fil au châssis pour le moins et l’autre avec dans la main la fiche du contrôleur pour effectuer les mesures.
Et Boom ! je pris une incroyable décharge électrique sur mon majeur gauche, ce qui avec l’énergie libérée me fit tomber en arrière et renverser tout ce qui s’y trouvait, cela fit un bruit énorme ce qui inquiéta ma secrétaire et mon épouse qui accoururent aussitôt et me virent tout blanc et pas du tout en forme.
En même temps elles sentirent une odeur de cochon grillé, résultat de la brulure de mon doigt, un vrai cratère s’y trouvait au centre et le comble est qu’un trou étais visible, on y voyait même au travers, pas de sang, la plaie était directement cautérisée.
J’ai eu la chance de ne pas y rester, j’étais tout courbaturé, cela mis beaucoup de temps à revenir à la normale, le trou finis par se reboucher seul au bout de plusieurs mois.
Résultat des courses, la résistance fournie par le fabricant était défectueuse, sachant d’où elle venait je n’avais pas pris le soin de l’évaluer.
Je pris à nouveau contact avec le SAV qui s’excusa autant que possible et me fit parvenir un autre dispositif de décharge.
Une fois reçu, je pris la précaution de la valider avant de remettre les mains dans ce piège, j’ai pu ensuite dépanner ce bel engin et satisfaire le professionnel et aussi le fabricant avec qui je continuais de faire son SAV pour la France pour les générateurs Quanta.
De grande qualité, le voici : J’ ai même acheté ces équipements pour notre sudio, la technologie étais au top, commandée par triac pour les alimentions haute tension et changement de puissance, ainsi que pour l’éclairage pilote.
Une qualité que je n’avais jamais vu dans les équipements Français que j’avais déjà vu passer chez moi, ils étaient très en avance, la preuve en est, aujourd’hui en avril 2020 cette société existe encore et présente toujours un très beau et très performant matériel de studio photo et reportage.
Voici le site de ce fabricant Suisse de qualité : https://www.elinchrom.com/
Voilà mes amis une histoire que je pense peu commune...alors avec les condensateurs haute-tension soyez prudent.
A une autre fois. JP Tonnelier.
Date de dernière mise à jour : 09/01/2021
Commentaires
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- 1. jeandumidi Le 21/03/2021
Bonjour et merci pour cette histoire vécue et pour ce qu'elle nous enseigne. Pour ma part, lorsque j'étais encore enfant, je me souviens que pour aller au jardin ouvrier de mon grand-père nous passions à côté d'un centre - électrique qui bourdonnait comme une ruche d'abeilles. On ressentait toute la puissance de la très haute tension électrique. Les allées étaient très bien entretenues et les alignements d'isolants en verre, de câbles tressés démontraient une évidente attention. Attention que l'on retrouve dans la façon d'être des électriciens ou des électriciennes. Mon père avait d'ailleurs un ami électricien dont la table de travail m'a toujours impressionné tant elle était nette et propre. Méticulosité: est le mot qui convient. Voilà les souvenirs que m'évoque votre histoire. Merçi à vous. -
- 2. alain34 Le 22/08/2020
bonjour, sacré histoire, 2700 volts c'est énorme, vôtre métier était très dangereux, étant électrotech de métier je suis également sensible au danger des tensions élevées ce qui est le cas dans nos appareils à tubes, merci à vous, cdt alain
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