Le Fréquencemètre BC221

Il s'agit probablement de l'équipement de test le plus connu de la Seconde Guerre mondiale.

Après la guerre on le trouvait facilement chez les revendeurs de matériel des surplus américains.

J’ai eu l’opportunité de me procurer un de ces appareils et on va pouvoir ainsi le découvrir ensemble :    

 Le BC221 a été conçu aux USA au cours de la 2ème G.M. (1941-1942) pour doter les unités combattantes d'un moyen précis de caler en fréquence tous les appareils de transmission, qu'ils soient émetteurs ou récepteurs.

Il en a existé près de 25 versions différentes toutes fabriquées par de grandes firmes Américaines (Bendix, Philco, zenith…etc). Il fait partie de l’équipement de mesure SCR211…

 Il possède une courroie pour le porter en bandoulière et même un sac de transport qui lui est propre (BG-81).

Comme il est complètement portable et autonome, il a  été un outil de travail pour régler les émetteurs radio, les récepteurs radio et les émetteurs des avions sur le terrain pendant la Seconde Guerre mondiale.

Avant l'époque des affichages numériques, il était assez difficile de déterminer la fréquence exacte d'un émetteur ou bien de vérifier l'étalonnage d'un récepteur.

Certains récepteurs avaient des calibrateurs à cristal intégrés, mais la précision d’une telle mesure restait très approximative.

Le fréquencemètre BC-221 est un instrument de précision conçu pour mesurer ou émettre des impulsions de fréquence radio entre 125 et 20 000 kHz. Il s'agit d'un instrument portable et entièrement autonome utilisé principalement pour étalonner les récepteurs et émetteurs radio de terrain par comparaison directe avec l'oscillateur à fréquence variable étalonné du fréquencemètre.  Le panneau de commande lui-même est couvert lorsqu'il n'est pas utilisé par un couvercle à charnière qui contient le livre d'étalonnage de l’appareil

 Description de l’appareil

Voici le BC221 avec sa porte d'entrée ouverte.

Un grand cadran rond gradué qui représente les unités avec 100 divisions et un vernier pour apprécier le dixième de division.

- Un tambour vertical comportant 50 divisions représente les centaines.

- Un commutateur de bande de fréquence à 2  positions LOW et HIGH.

- Un potentiomètre de gain BF

- Une (ou deux) prises casque permettant l'utilisation d'un casque de 600 à plusieurs milliers d'ohms (HS-30 par exemple).

- Un potentiomètre marqué CORRECTOR qui permet l'étalonnage avec le quartz.

- Un commutateur à 2 positions qui met en service le quartz.

- Un inverseur marche-arrêt.

La partie sous le cadran se démonte et permet d’accéder à un logement pour les pièces de rechange : tubes et outil de démontage.

A l’arrière une trappe s’onvre pour accéder au logement des piles :

Les piles sont maintenues dans un berceau métallique coulissant.

A l’intérieur se monte les piles spéciales (BA-2, et BA-23) introuvables de nos jours, leur assemblage permettais d’obtenir une tension de 6 volts (chauffage tubes) et de 135 volts (haute tension).

Une alimentation secteur a également été construite pour se monter à la place de ce bloc piles.

Dans son boitier en tôle (ou en bois suivant les versions) l’appareil était destiné à être opérationnel sur tous les terrains, et cela, de manière rapide et fonctionnelle.

Fonctionnement

L’appareil se compose d'un oscillateur à fréquence variable stable ayant un cadran vernier, un oscillateur à cristal et certains circuits, qui, après avoir tourné les boutons appropriés, permettent d'entendre une modulation dans les écouteurs lorsqu'ils sont couplés à un émetteur. Lorsque cette modulation disparait on est au « battement nul » qui indique que les deux fréquences sont égales.

En comparant la lecture du cadran du signal modulé avec un ensemble de tables portées dans le couvercle, une lecture de fréquence assez exacte de la sortie de l'émetteur peut être obtenue.

Alternativement, on pourrait régler le cadran sur un réglage précis et régler un émetteur ou un oscillateur, auquel le BC221 est connecté, à une fréquence prédéterminée.

Le jeu de cartes dans le couvercle était très important car sans elles, le compteur d'ondes serait inutile. Pour maintenir les cartes en place, elles sont placées dans un livret avec des couvercles métalliques vissés à la porte abattant.

Vous trouverez ci-dessous des pages typiques du livret tenu dans le volet déroulant.

   Le schéma qui se trouve dans l’abattant de la trappe piles :

   Les photos de l’intérieur permettent de se rendre compte du soin apporté à la fabrication de l’appareil :

Tous les tubes en boitier blindé, chaque étage est séparé et la liaison a l’antenne et au bloc piles se fait par des fiches bananes !

Tout ça lui donne une bonne stabilité en fréquence après 15 mn de chauffage.

Voici le schéma de l'appareil:

Comme on a pu le constater, celui que j’ai entre les mains n’est pas en très bon état :

3 commutateurs sont complètement grippés et il me manque le boitier piles, mais son approche et son démontage m’a permis de découvrir cet étrange appareil.

Je ne décrirais pas son utilisation en détails : pour cela je mets quelques documents (origine revue "Le haut-parleur) qui vont l’expliquer mieux que moi:

Et une notice détaillée prise sur "Doc-tsf":

Il est évident que de nos jours cet appareil n’offre plus aucun intérêt en tant qu’appareil de mesure, mais c’est un objet de collection qui rappellera a tous les nostalgiques ce qu’était la « mesure à l’ancienne » dans les années 40 et même après !

Toutefois, dans les années 70 on a évoqué une "modernisation" de cet appareil en remplaçant les tubes par des transistors FET...

Voici l'article extrait de la revue "Le Haut-parleur":L'alimentation se trouve réduite à une pile de 9 volts ce qui permet ainsi de profiter de cet appareil plus commodément !