4- Une petite histoire de radios

Une petite histoire de radios…

 

Récemment je feuilletais ce forum, et je suis tombé sur ce fil : Photo de PUB que je n’avais jamais exploré, j’ai bien fait car j’ai pu admirer quelques belles pages, et une a retenu mon intention plus que les autres car elle m’a rappelée un épisode de ma vie de réparateur radio.Radio 01

Un membre à placé cette vue, qui m’a interpellé immédiatement.

Radio 02

Et la réponse le lendemain avec ce document de la couverture de cette revue.

 

Bonjour

 

Difficile à trouver... Je vous l'avais dit il fallait être un ancien pour trouver...

 

Effectivement Bernard a bien vu :" Afrique française du Nord "

 

Ces publicités Datent de la " guerre d'Algérie " c'est à dire dans ce cas 1960.

 

Elles sont parues dans la revue destinée aux jeunes Français effectuant leur service militaire en AFN.

 

( ce qui est mon cas de 1960/ 61/ 62) et distribuée dans les cantonnements "du bled" par l'autorité militaire. Son nom : BLED 5/5. (voici la couverture d'une de ces revues.) elles faisaient un peu penser à " Paris Match " Il y avait beaucoup de pub concernant les transistors et les appareils photo car les "hommes du contingent "bénéficiaient de l'exonération de la taxe locale lorsque leur adresse était un numéro de secteur postal (par exemple SP 88204 dans mon cas, près de la frontière Tunisienne)

 

A cette époque, je faisais des piges pratiquement tous les lundis pour mettre du beurre dans les épinards, j’étais attendu comme le Messi dans un atelier de réparation de télévision : Radio-Atelier 123 rue Lafayette Paris 10 e (si je ne me trompe pas) pour réparer des postes à transistors que cette Entreprise avait à traiter en quantité mais qui n’en avait pas la connaissance.

 

Ils sous traitais les réparations du magasin : La maison du Transistor, grand annonceur du Bled 5-5, place de la République à Paris 11e, presque à l’angle de la rue du Temple.

 

J’y suis allé quelque fois pour porter ou récupérer une réparation urgente.Radio 03

Voilà quelques modèles que j’opérais en très grande quantité, hélas à cause du mauvais emballage des postes réparés ceux-ci faisaient souvent des aller-retour jusqu’à leur destinataire, du fait que 9 fois sur 10 la ferrite de l’antenne incorporée était à nouveau cassée, voici un cadre standard.

Radio 04

les ferrites étant fixées presque uniquement au centre, à cause des chocs le Ferroxcube se brisait, les modèles Oréor:

Radio 05

tenaient en peu plus au choc.

 

Au moins 25% des réparations étaient dû à ce problème, mais il y avait évidemment les transistors au germanium qui partaient en sucette et le lot des soudures sèches sur les circuits imprimés les CV encourt-circuit etc...

 

A chaque fois j’en dépannais au moins une bonne douzaine, mais rapidement il y en eu beaucoup trop et je fus obligé d’emmener du travail à la maison.

J’avais la chance d’avoir une voiture SIMCA Ranch Radio 06

 

qui me permettais tous les transports, enfin de journée à l’atelier, j’approchais la voiture du hall de l’immeuble pour charger, et les collègues m’aidaient à faire le plein.

 

J’emmenais tout ça chez mes parents ou j’avais la chance d’habiter au rez-de-chaussée, ce qui me permettais de passer directement mes précieux colis par la fenêtre.

 

Ma chambre, transformée en atelier me permettais d’opérer tous ces malades que je pouvais livrer le lundi suivant, J’arrivais à en dépanner 120 à 150 par semaine.

Bonne lecture et à bientôt.                                                                                                      Jean-Pierre Tonnelier.

Date de dernière mise à jour : 09/01/2021

Commentaires

  • andré Pirmez
    • 1. andré Pirmez Le 28/02/2021
    Bonjour,
    Les Anciens savaient et travaillaient avec très peu de moyens.
    Mes livres de chevets ont été de Roger Crespin , les fameux " Mémentos Tungsram" qui m'ont fait connaître les subtilités des mesures de l'époque" avec presque rien" ; avec 1 % de réflexion et 99% de transpiration", comme disait Edison , aussi "Tout avec rien" en 3 volumes pour y découvrir les méthodes de travail d'atelier.
    Pour exemple, les voltmètres de l'époque avaient une résistance basse de quelques kilo Ohms plus proche de 2 que de 20 Kilo Ohms
    Les mesures de tension d'écran étaient une sinécure, p c q les valeurs étaient faussées par la valeur du voltmètre qui consommait aussi une puissance pour pouvoir dévier l'aiguille.
    Le truc était un milliampèremètre qui était inséré dans le circuit à mesurer et d'appliquer la Loi d'Ohm.
    Les plus nantis bricolaient avec des épaves, un hétérodyne pour les alignements, d'autres une boite de contrôle qui avaient une résistance de 20K /Ohms.
    C'est ce qui a été ma pièce d'épreuve en continu seulement jusque 1000V, en intensité jusque 3 A et en continuité jusque 1 Mégohm .C'est certain que c'est plus facilement réalisable avec un microampèremètre de 50 micro ampères et à 0 central ( pas de soucis de polarité ), quelques fiches bananes et douilles ,la fameuse découpe du trou pour y monter le micro ampèremètre, en réalisant le trépan décrit dans le "Tout avec rien", une belle épine hors du pied, p c q ce n'est pas évident de les réussir proprement.
    Sinon, je me suis équipé dans les faillites et dans les stocks américains d'un superbe lampemètre Valvéo 160, une merveille , nickel et le mode d'emploi je l'ai trouvé sur internet , un oscilloscope Phillips milittaire , nettement plus sérieux que les produits civils, il est tropicalisé
    J'ai un guide des tubes européens et américains pour les brochages. mes collègues m'appellent le "lampiste", ou la lanterne rouge, le dernier en fait des dinosaures, mais rien à comparer en musicalité, ni en facilité de dépannage pour le matériel ancien qui est encore existant ..
    Comparez ce qu'il faut pour dépanner , aujourd'hui le matériel pour du matériel à I C parfois introuvable, alors qu'il n'a pas 10 ans et il nous parvient des appareils de 80 ans et plus qui n'ont besoin que de changer des pièces courantes ... Au plaisir de vous lire, André
  • jean-pierre pening
    • 2. jean-pierre pening Le 15/01/2021
    J'adore ce genre de récit qui me ramène dans les années 50-60 au temps de ma jeunesse. J'ai le souvenir d'un dépanneur télé qui est intervenu à l'appartement de mes parents sur la télé à lampes. En 10 minutes, je l'ai vu changer une lampe et un ou deux condensateurs je pense. Il m'avait offert la lampe en souvenir. Pour moi c'était quelque chose d'extraordinaire qu'on puisse trouver en 5 minutes la panne au milieu d'un fouillis pareil !
  • GUIGUET
    • 3. GUIGUET Le 15/09/2020
    Passionnant. Merci, Jean-Pierre. C'est toute une époque que vous faites revivre. Stupéfiant, ces boîtes qui vendaient des postes de radio mais n'avaient pas de techniciens pour les réparer et sous traitaient ! Personnellement j'admire le savoir et le savoir-faire des gens qui, comme vous, Jean-Pierre étaient capables de dépanner vite et bien autant d'appareils. Je ne suis pas du tout sûr qu'aujourd'hui, avec les circuits intégrés qui fonctionnent comme des blocs mystérieux, nous ayons l'équivalent. Sans doute que si dans une certaine mesure. En tout cas, des histoires comme celles-ci, pour ma part je suis demandeur. Merci !

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